Les Petites Curies du Net - Mot-clé - PhysiqueVoir l'imagerie médicale de plus près2018-01-19T16:30:03-05:00Pol Grasland-Mongrainurn:md5:68db94b4dba97d01c6306e8f368d8aabDotclearLa sismologie cellulaire - quand faire trembler les cellules permet de mesurer leur élasticitéurn:md5:e3a1629d26bd5cb8055c8225145e9c952018-01-15T22:21:00+00:002018-01-15T22:21:00+00:00Pol Grasland-MongrainRecherches académiquesPhysiqueélastographie<p><em>Tout comme les sismologues utilisent les vibrations de la Terre pour caractériser sa structure profonde, on peut utiliser des vibrations dans les cellules pour identifier leurs propriétés élastiques.
C'est l'objet de mon dernier article publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences :)</em></p> <p>Bonjour !</p>
<p>Il faut savoir que plus un objet est dur, plus les vibrations se propagent rapidement dans celui-ci. Ceci est utilisé depuis des dizaines d'années en sismologie, et depuis une petite vingtaine d'année pour caractériser l'élasticité des organes. Mais cela n'a jamais été fait au niveau cellulaire !</p>
<p>Ainsi, nous avons développé une technique où l'on applique une petite vibration dans une cellule à l'aide d'un vibreur piezoélectrique et d'une micropipette. La cellule était filmée par une caméra ultrarapide (200.000 images par seconde). A partir des images des cellules, nous avons utilisé algorithme de <em>flot optique</em>, initialement développée pour les images ultrasonores, qui permet de suivre les déplacements à l'intérieur de la cellule. Enfin, nous avons appliqué sur ces données un algorithme dit <em>d'élastographie passive</em>, similaire à ceux utilisés en sismologie. Cela a nous a permis d'avoir une image d'élasticité où l'on peut distinguer le noyau, le cytoplasme et la zone pellucide. Et on observe une diminution significative d'élasticité lorsqu'on ajoute de la cytochalasine, un produit chimique connu pour dégrader le cytosquelette d'une cellule, et donc ramollir celle-ci.<br>
Le défi technologique était de taille, nous n'étions absolument pas surs que la technologie fonctionnerait. A cause du coût de la location de la caméra (2000$/jour), nous avons concentré les mesures sur sept jours seulement. Nous sommes parvenus à obtenir des vibrations utilisables pour l'expérience que dans les dernières 24 heures !</p>
<a href="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/couv.png" title="couv.png"><img src="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/.couv_m.png" alt="couv.png" style="margin: 0 auto; display: block;" title="couv.png, janv. 2018" /></a>
<div class="legende">Photographie du montage expérimental, où l'on va la micropipette vibrante, le microscope et la caméra. Sur la droite, on voit des images de vibrations se propageant dans la cellule.</div>
<p>Cette découverte ouvre la voie à de nombreuses applications : mesures de l'élasticité des cellules à des échelles de temps très courtes (moins d'une milliseconde), mesures d'élasticité en trois dimensions, obtention de valeurs quantitatives... En effet, l’élasticité d’une cellule renseigne sur son anatomie, sa fonction ou sa pathologie. Une cellule peut s’assouplir pour accueillir une molécule ou se raidir pour interdire la pénétration d’un corps étranger. Certaines activations électrochimiques induisent même des contractions rapides qui se traduisent par des changements de propriété mécanique de la cellule. Mesurer ces changements instantanés à l’échelle de la cellule permettrait de mieux comprendre la biomécanique cellulaire.</p>
<p>Ce sera d'ailleurs l'objet de mon futur post-doc au laboratoire de Physique de l'ENS de Lyon</p>http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?post/2018/01/La-sismologie-cellulaire-quand-faire-trembler-les-cellules-permet-de-mesurer-leur-%C3%A9lasticit%C3%A9#comment-formhttp://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?feed/atom/comments/38Faire de la physique avec les supporters islandaisurn:md5:6ab3a496c92da0517fde80a48bbb86652016-07-09T19:22:00+01:002016-07-09T19:22:00+01:00Pol Grasland-MongrainActualitéacoustiquePhysique<p><em>Il y a quelques jours, environ 10.000 supporters de foot, en Islande, ont permis de faire une expérience de physique, sur la vitesse du son. Involontairement...</em></p> <p>Regardez bien cette vidéo :</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/gTq_vvyScTc" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<p>On y voit environ 10.000 supporters de foot faire le fameux "clap viking", à savoir répondre au battement d'un tambourin placé sur une scène par un clap des mains, de plus en plus vite.</p>
<p>Ce qui est intéressant, c'est que tout le monde ne frappe pas les mains au même moment : ceux proches de la scène frappent en premier, ceux qui sont loin en dernier. Cela s'explique facilement : on frappe dans ses mains en rythme après avoir <em>entendu</em> le tambourin, pas après l'avoir <em>vu</em>. Or, le son met un certain temps pour arriver aux personnes lointaines... Donc on peut voir le son se propager !</p>
<p>On peut même mesurer la vitesse du son ! La scène s'est déroulé dans le parc de Lækjargata, à Reykjavik (j'avoue, j'ai dû copier-coller le nom...), dont on peut voir un aperçu ici : <br>
<iframe src="https://www.google.com/maps/embed?pb=!1m0!3m2!1sfr!2sfr!4v1468088201430!6m8!1m7!1sNitmugJQfyqCvSOF4jUjSg!2m2!1d64.1480853612957!2d-21.93474929150328!3f114.35769310934147!4f1.3638410563185062!5f1.7514353599754529" width="400" height="300" frameborder="0" style="border:0" allowfullscreen></iframe>
<br>
La taille de ce terrain fait environ 100m de large ; on mesure entre un quart et une demi seconde entre les claps de devant et ceux du fond. Cela nous donne une vitesse approximative de 100m en 1/4 à 1/2 seconde, soit entre 200 et 400 m/s - sachant que la valeur théorique de 340 m/s... La mesure expérimentale pourrait être affinée si on pouvait faire du image par image sur Youtube (si quelqu'un sait comment faire)</p>
<p>Bref, bravo les supporters islandais pour ce fantastique "clap" !</p>
<a href="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/clapIslandais.jpg" title="clapIslandais.jpg"><img src="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/.clapIslandais_m.jpg" alt="clapIslandais.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="clapIslandais.jpg, juil. 2016" /></a>
<div class="legende">(<a href="http://mashable.com/2016/07/04/iceland-viking-clap-celebration/">source</a>)</div>http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?post/2016/07/Faire-de-la-physique-avec-les-supporters-islandais#comment-formhttp://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?feed/atom/comments/36Le scanner à rayons X de demain ? (2/2)urn:md5:902276a2c862cddfed205dffc4a298f12016-02-09T22:36:00+00:002016-02-10T13:55:52+00:00Pol Grasland-MongrainTechniques classiques d'imageriePhysiqueradiographierayons X<p><em>Des chercheurs essaient de comprendre depuis quelques années les mécanismes à l'oeuvre lorsqu'on déroule un rouleau de scotch. Ne riez pas, ça mènera peut-être à une nouvelle technologie de scanners à rayons X.</em></p> <h4>Et donc, cette histoire de scotch à rayons X ?</blockquote></h4>
<p>Dès 1620 (oui, oui), Francis Bacon (vu la date, on parle de l'humaniste du 17e siècle, par l'artiste du 20e siècle, évidemment...) rapporte qu'en essayant de casser des morceaux de sucre dans le noir, on pouvait voir un peu de lumière. Pas grand chose, hein, on va pas éclairer sa maison avec des morceaux de sucre, mais le phénomène existe vraiment. <a href="http://www.bbc.co.uk/bang/handson/sugar_glow.shtml">Vous pouvez même essayer chez vous</a>, c'est peut-être pas la plus impressionnante des expériences scientifiques, mais certainement l'une des plus simples...</p>
<p>Quelques centaines d'années plus tard, des chercheurs ont essayé de dérouler des morceaux de scotch dans le noir - plus exactement, des morceaux de Duct Tape. Là encore, de la lumière serait produite <a href="https://youtu.be/54R6q2_-4Yo" title="Triboluminescence avec du scotch">comme le montre cette vidéo Youtube</a>. Je dis "serait", car j'ai essayé, et après avoir déroulé au moins trois rouleaux sans rien voir, j'ai abandonné l'expérience. Mais bon, apparemment ça marche mieux dans le vide, ce qui n'était pas le cas de <del>mon placard à balais</del> de ma salle de manip, et en plus, ça a été publié dans Nature, je leur fais confiance.</p>
<iframe width="420" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/M5LjU7Wg9pY" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<div class="legende">Production de lumière lors du déroulage de scotch</div>
<p>Ces deux phénomènes, ainsi que d'autres du même ordre, ont été nommés sous le terme de <em>triboluminescence</em> (on voit aussi les termes de <em>mécanoluminescence</em> ou <em>fractoluminescence</em>). Ce terme est un beau mélange de grec ("τρίβειν", frotter) et de latin ("lumen", lumière), et suscitent un grand intérêt. En effet, qui dit production de lumière, dit production d'ondes électromagnétiques. Il y en a de toutes sortes, d'énergie variée, et notamment des rayons X. Le phénomène n'est pas encore parfaitement compris, mais les chercheurs supposent que les cassures violentes séparent les charges. Qui dit séparation de charge, dit champ électrique, ce qui met en mouvement les électrons. Ceux-ci rentrent alors en collision avec des atomes présents dans l'air, ce qui créé des ondes électromagnétiques, comme décrit dans le billet précédent sur les tubes de Crookes. Et, parmi ces ondes électromagnétiques, de la lumière visible (comme dans la vidéo ci-dessus), et des rayons X. Pas de panique si vous essayez chez vous cependant : les intensités sont minuscules, surtout lorsque c'est dans l'air et non pas dans le vide.</p>
<h4>Mais... Il n'y a pas une contradiction ? Pourquoi ça marche mieux dans le vide ?</h4>
<p>Effectivement, dans un vide total, les électrons ne rencontreraient pas d'atomes, donc pas de collision possible qui pourrait donner des rayons X. Mais en réalité, le vide n'est pas parfait. A très basse pression, les électrons se propagent en moyenne sur une distance plus grande que dans l'air avant de rentrer en collision avec un atome : ils ont été accéléré plus longtemps, donc les collisions sont plus "violentes", d'où la production de rayons X.</p>
<p>Bref, grâce à ce phénomène, on pourrait ainsi produire des rayons X facilement à des fins de radiographie. En physicien de l'Université de Californie (Seth Putterman) a d'ailleurs lancé une start-up sur le sujet, et a déposé un brevet sur le sujet dès en 2008.</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/LQBjRF9mX1Y" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<div class="legende">Vidéo des fondateurs de la startup</div>
<p>Son équipe a même réussi à faire des radiographies d'un doigt faites grâce à ce mécanisme.</p>
<a href="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/Tribolum_Xray2.png" title="Tribolum_Xray2.png"><img src="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/.Tribolum_Xray2_m.png" alt="Tribolum_Xray2.png" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Tribolum_Xray2.png, janv. 2016" /></a>
<div class="legende">La fameuse radiographie du doigt. Moi non plus je ne suis pas très impressionné par la qualité du cliché, mais ça a l'air de marcher (<a href="http://www.google.com/patents/US8699666">source</a>)</div>
<h4>Donc demain, pour faire une radio du genou, on déroulera un rouleau de sotch ?</h4>
<p>Si le concept fonctionne correctement, l'intérêt serait d'avoir un appareil de radiographie beaucoup plus léger, consommant moins d'énergie, émettant moins de chaleur... On peut même imaginer une version portable, qu'un médecin pourrait emporter sur place en cas d'urgence. Mais en attendant, il y a encore du boulot : les intensités obtenus sont environ 10.000 fois inférieures à celle utilisés dans les radiographes "traditionnels". Mais les chercheurs y travaillent, et ont annoncé que le dispositif final ne comporterait pas de scotch (mais sans révéler ce qu'ils utiliseront à la place...).</p>
<div id="references">
<h4>Références</h4>
<ul>
<li><a href="http://www.nature.com/nature/videoarchive/x-rays/#close" title="Video Nature">Une vidéo des fondateurs de la start-up</a> où l'on voit l'appareil fonctionner "en direct" - avec des clichés de meilleure qualité que ceux du brevet...</li>
<li><a href="http://pages.towson.edu/ladon/wg/candywww.htm" title="WintOGreenLifesavers">Une excellente étude</a> (en anglais) d'une chercheuse dans le domaine de la triboluminescence, qui explique ce que l'on sait à l'heure actuelle du phénomène (enfin, à l'heure de l'écriture de l'étude, donc il y a une vingtaine d'années environ...).</li>
<li>Le <a href="http://www.google.com/patents/US8699666" title="brevet">brevet</a> de la start-up en question</li>
<li>Et le <a href="http://www.nature.com/nature/journal/v455/n7216/full/nature07378.html">fameux article de Nature</a> évoqué dans ce billet</li>
<li><a href="http://ssaft.com/Blog/dotclear/?post/2009/03/24/Le-kit-de-radiologie-de-McGyver%3A-un-rouleau-de-scotch" title="SSAFT">Un billet de blog sur Strange Stuff and Funky Things</a> consacré à la radiographie par triboluminescence - et je remercie ici son auteur pour son aide dans l'écriture de ce billet.</li>
</ul>http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?post/2016/01/Le-scanner-%C3%A0-rayons-X-de-demain-%282/2%29#comment-formhttp://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?feed/atom/comments/31Le scanner à rayons X de demain ? (1/2)urn:md5:cd4b0ad1c80d86642b325a6c931ef1262016-01-25T03:40:00+00:002016-01-25T19:30:48+00:00Pol Grasland-MongrainTechniques classiques d'imageriePhysiqueradiographierayons X<p><em>Des chercheurs essaient de comprendre depuis quelques années les mécanismes à l'oeuvre lorsqu'on déroule un rouleau de scotch. Ne riez pas, ça mènera peut-être à une nouvelle technologie de scanners à rayons X.</em></p> <p>Mais pour voir en quoi cette nouvelle technologie est intéressante, voyons d'abord comment fonctionne les scanners actuels...</p>
<h4>La première génération : les tubes de Crookes</h4>
<p>Les tubes à rayons X actuels, qui servent à faire des radiographies, fonctionnent peu ou prou de la même façon depuis un siècle, <a href="http://www.petitescuries.net/index.php?post/2015/11/L-origine-de-la-radiographie" title="L'origine de la radiographie">avec la première radiographie prise par Wilhem Röntgen</a>. A cette époque, on utilisait les <em>tubes de Crookes</em>, du nom de leur inventeur, William Crookes. Ceux-ci sont constitués d'une ampoule en verre dans lequel on a fait un vide partiel, d'une centaine de Pascals à l'époque à quelques dixièmes de Pascals aujourd'hui. Ces tubes sont parfois encore utilisés pour des applications spécifiques, mais on leur préfère généralement les tubes de Coolidge.</p>
<iframe width="420" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Xt7ZWEDZ_GI" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<div class="legende">Un tube de Crookes en fonctionnement</div>
<h4>Les tubes de Coolidge, le niveau supérieur</h4>
<p>Par la suite, ces tubes ont été améliorés, et William Coolidge - oui, encore un William, mais ne vous inquiétez pas, c'est le dernier de ce post - propose ce qu'on appellera les <em>tubes de Coolidge</em> en 1913. Il s'agit encore d'un tube, mais avec un vide plus poussé, de l'ordre de du micropascal. Ce tube comprend un filament servant de cathode et une plaque métallique faisant office d'anode. Lorsque le filament est chauffé, des électrons sont éjectés dans de multiples directions ; cependant, le champ électrique intense entre la cathode et l'anode accélère ces électrons vers l'anode. Deux phénomènes peuvent mener à la production de rayons X : (1) la trajectoire initiale des électrons est courbée par le champ électrique (2) les électrons entrent en collision avec les atomes de l'anode.</p>
<a href="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/x-ray-diagram.jpg" title="x-ray-diagram.jpg"><img src="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/.x-ray-diagram_m.jpg" alt="x-ray-diagram.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="x-ray-diagram.jpg, janv. 2016" /></a>
<div class="legende">On peut distinguer sur ce schéma la cathode, le faisceau d'électrons, l'anode, et les rayons X émis (<a href="http://science.howstuffworks.com/x-ray2.htm" title="source">source</a>)</div>
<p>Dans le premier cas, il s'agit d'un phénomène que les scientifiques appellent par le nom barbare de <em>Bremsstrahlung</em> (ou <em>rayonnement de freinage</em> dans la belle langue des Fatals Picards). Lors que les électrons sont déviés, quelle qu'en soit la raison, ils perdent de l'énergie : celle-ci est émise sous la forme d'ondes électromagnétiques dont des rayons X.</p>
<p>Dans le deuxième cas, les électrons peuvent être absorbés par des atomes de l'anode, mais seulement s'il a la bonne quantité d'énergie. Une fois absorbé, l'atome est excité, et peut être désexcité en émettant justement un rayon électromagnétique d'énergie précise, notamment des rayons X.</p>
<a href="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/coolidgege.jpg" title="coolidgege.jpg"><img src="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/.coolidgege_m.jpg" alt="coolidgege.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="coolidgege.jpg, janv. 2016" /></a>
<div class="legende">Un tube de Coolidge, où l'on distingue à gauche, au sein de l'ampoule, l'anode, et sur la droite, le filament servant de cathode (<a href="https://www.orau.org/ptp/collection/xraytubescoolidge/xraytubescoolidge.htm" title="source">source</a>)</div>
<h4>L'utilisation en radiographie médicale</h4>
<p>Pour une radiographie médicale, on préfère avoir des rayons X d'énergie précise, pour avoir des radiographies de bonne qualité, et dans une seule direction, afin de concentrer les rayons vers le patient. Ainsi, les rayons X produits par le <em>Bremsstrahlung</em> dégradent le plus souvent les images, et on essaie de filtrer tous les rayons X d'énergie à éviter grâce à des blocs solides placés à la sortie du faisceau.</p>
<p>Dans l'une des configurations les plus courantes (les tubes à fenêtre latérale), on place l'anode avec un certain angle par rapport au faisceau d'électrons, si bien que la plupart des rayons X de collisions partent dans la direction du patient. Intuitivement, on l'aurait placée à 45°, mais la réalité physique est un peu plus compliquée, et la "meilleure" valeur se situe plutôt autour de 10 degrés. De plus, on place des collimateurs, c'est à dire des blocs de plombs, pour filtrer les rayons X qui ne partent pas tout à fait dans la bonne direction.</p>
<p>Un élément qui va capter les rayons X est placé de l'autre côté, derrière le patient. Pour une radiographie simple, ça peut être un simple négatif de photographie qui va s'assombrir lorsque des rayons X l'atteignent. Cependant, on utilise de plus en plus des capteurs numériques pour obtenir directement une image sur ordinateur.</p>
<iframe width="420" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/V9Mi8tqGQlo" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<div class="legende">Le principe de fonctionnement expliqué en à peine plus d'une minute.</div>
<h4>Un problème ? Quel problème ?</h4>
<p>Si ces tubes parviennent à faire des images de haute qualité aujourd'hui, le rendement énergétique est effroyable :
<ul>
<li>On dépense beaucoup d'énergie pour chauffer un filament, et une petite partie de cette énergie sert effectivement à éjecter des électrons</li>
<li>Parmi les électrons émis, (quasiment) seuls ceux qui vont effectivement rentrer en contact avec l'anode pour produire des électrons seront réellement utiles.</li>
<li>Parmi les rayons X émis par l'anode, on ne prend que ceux qui partent dans la bonne direction</li>
</ul>
Ces effets combinés font que plus de 99% de l'énergie consommée par l'appareil ne sert pas à produire de rayons X utiles... <strong>En d'autres termes, un appareil de radiographie, c'est une sorte de gros chauffage électrique.</strong> De plus, la demande énergétique empêche d'alléger l'appareillage et de le rendre facilement utilisables dans une ambulance par exemple (les <a href="http://www.petitescuries.net/index.php?post/2014/05/Les-Petites-Curies">Petites Curies</a> étant plutôt des appareils pour transporter des appareils de radiologie sur place). Les appareils actuels sont donc en pratique souvent massifs, peu transportables.</p>
<a href="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/x-ray-machine.jpg" title="x-ray-machine.jpg"><img src="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/images/.x-ray-machine_m.jpg" alt="x-ray-machine.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="x-ray-machine.jpg, janv. 2016" /></a>
<div class="legende">Photo d'un appareil de radiographie médical typique (<a href="http://www.kfsk.org/2015/10/30/new-x-ray-machine-in-petersburg-more-efficient-for-hospital-staff/" title="source">source</a>).</div>
<p>Cependant, comme dit au début de ce billet, des chercheurs ont récemment proposé une façon bien différente de faire des radiographies...</p>http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?post/2015/12/Le-scanner-%C3%A0-rayons-X-de-demain#comment-formhttp://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?feed/atom/comments/29Journée "Regards de Physicien(ne)s" 2016urn:md5:f57a21dbbc5b84c421e0deef0518c8bf2016-01-10T21:24:00+00:002016-01-11T00:09:26+00:00Pol Grasland-MongrainActualitéPhysique<em>Le vendredi 5 février aura lieu la journée "Regards de Physicien(ne)s" de la Société Française de Physique. Lors de cette journée, il y aura une remise du prix "Jeune Chercheur" de la Société Française de Physique pour la thèse que j'ai effectuée à Lyon.</em> <p>La journée "Regards de Physicien(ne)s" de l'année 2016 se déroulera au CNAM, à Paris, le vendredi 5 février de 11h30 à 18h.<br>
Si vous n'avez pas assisté aux précédentes éditions, il s'agit d'un évènement avec des séminaires donnés par des orateurs sélectionnés pour leur réputation d'excellent communicant scientifique. Il s'agit aussi d'un lieu d'échange informel avec des scientifiques de renom.</p>
<p>Voici le sujet des séminaires:
<ul>
<li>Les neutrinos: messagers de l'infiniment grand et de l'infiniment petit (Antoine Kouchner)</li>
<li>Planetterrela : une expérience d’astrophysique en laboratoire, qui simule entre autre les aurores polaires (Carine Briand)</li>
<li>Recherches sur l'enseignement de la physique : objets, enjeux et méthodes (Cécile de Hosson)</li>
<li>Faire de la Science avec Star Wars (Daniel Suchet)</li>
</ul>
<p><strong>Je reviendrai spécialement de Montréal pour cette journée, car il y aura, à 15h, la remise du prix "Jeune Chercheur" de la SFP récompensant la thèse que j'ai effectuée à Lyon, consacrée à des applications en acoustique médicale de la force de Lorentz.</strong> Je ferai d'ailleurs une courte présentation de mes travaux de thèse.</p>
<p>L'entrée est libre et gratuite, et il y aura un buffet gratuit le midi. Si vous êtes lecteur de ce blog, ça peut être l'occasion de se rencontrer ! Plus de détails peuvent être trouvés à l'adresse officielle : <a href="https://www.sfpnet.fr/assemblee-generale-et-journee-regards-de-physicien-ne-s-2016" title="Journée "Regards de Physicien(ne)s 2016"">Regards de Physicien(ne)s 2016</a></p>
<p>Au plaisir de vous y voir !</p>
<a href="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/Logos/logo_sfp.png" title="logo_sfp.png"><img src="http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/public/Logos/logo_sfp.png" alt="logo_sfp.png" style="margin: 0 auto; display: block;" title="logo_sfp.png, janv. 2016" /></a>http://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?post/2016/01/Journ%C3%A9e-Regards-de-Physicien%28ne%29s-2016#comment-formhttp://polgm.free.fr/petitescuriesdunet/index.php?feed/atom/comments/30